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« La quintessence de la méditation consiste à apprendre à observer, en toutes circonstances » Osho
Je vous propose de comprendre tout d’abord ce que n’est pas la méditation… pour dépasser les injonctions à réussir…
Qu’est-ce que N’est PAS la méditation ?
Ce n’est pas faire quelque chose de plus comme nous en avons si souvent l’habitude ! Ce n’est pas vers le vide mentalement, ce n’est pas chercher de nouvelles expériences, ce n’est pas un moyen de se détourner de la réalité ni même un moyen de se relaxer ! Méditer ce n’est pas prendre un temps égoïste pour soi, ce n’est pas se distraire de ses problèmes, ni s’isoler des autres…
Méditer, contrairement aux idées reçues ce n’est pas non plus faire le vide de nos pensées.
Comment pourrions-nous faire le vide de nos pensées en étant humain ? Ce n’est tout simplement pas possible, c’est pour cela que j’entends si souvent des gens me dire qu’ils n’arrivent pas à méditer ! Parce qu’ils n’ont pas connaissance de l’objectif premier de la méditation qui ne consiste pas à faire le vide …
Mais alors en quoi consiste la méditation ?
La méditation, en tout cas telle que l’on me l’a enseignée, consiste tout d’abord à prendre conscience de la puissance du courant de nos pensées qui traversent sans cesse notre esprit.
Prendre conscience que si souvent nous sommes dans le courant de cette rivière qui nous mène d’une idée à une autre, du passé au futur et au présent, d’un jugement à un autre.
L’objectif premier de la méditation est alors de s’asseoir au bord de cette rivière et de regarder le courant de nos pensées. Apprendre à méditer, c’est alors prendre conscience du moment où l’on tombe dans le courant de nos pensées sans en contrôler la direction et devenir capable d’aller s’asseoir au bord de la rivière.
En s’asseyant au bord de cette rivière, nous sommes alors capables d’en décider le flux et le chemin. Ce n’est plus nos pensées qui décident pour nous…
La méditation est alors un exercice précieux parce qu’il nous permet de sentir combien notre esprit est riche et fertile et d’en reprendre la direction.
Méditer en pleine conscience consiste à orienter son attention de manière volontaire et non jugeant vers un support.
Ce support peut être la respiration, une sensation corporelle… Ce sont classiquement ce que l’on trouve dans les applications disponibles aujourd’hui, et c’est un bon moyen de commencer. Mais la méditation peut aussi avoir pour support lorsque nous sommes en compassion : une émotion, une pensée, une douleur physique…
Et la méditation devient alors un chemin de connaissance de soi jusqu’à l’expérience de la conscience ouverte.
Vers quel état d’esprit doit-on tendre lors d’une méditation en pleine conscience?
Notre esprit doit garder ouverture et curiosité a l’attention du support que vous aurez choisi. Cette qualité d’attention sera profondément libératrice. L’objectif et de simplement observer ce qui se passe ici et maintenant dans notre esprit et dans notre corps sans essayer de modifier l’expérience vécue. C’est alors que l’on va réaliser peut-être pour la première fois pour certains, que notre esprit est toujours en mouvement qu’il ne cesse de s’activer même lorsque nous cherchons à focaliser notre attention.
Nous allons observer nos pensées, celle qui concerne le présent avec la liste des tâches de la journée celle qui concerne le passé ou même le futur. Nous pourrons commencer à noter que beaucoup de ces pensées impliquent un jugement par rapport à notre réalité, la réalité des autres.. Cela va nous permettre aussi de nous rendre compte des pensées répétitives, des fameuses ruminations.
Combien de fois nous arrive-t-il de nous attarder sur des pensées négatives alors que nous savons qu’elles ne nous mènerons nulle part?
Nous repassons le même scénario encore et encore malgré le fait qu’il n’y a pas de solution. A force d’être habité par ces pensées, notre humeur commence à baisser. Méditer peut nous permettre d’une manière plus constructive d’entrer en relation avec notre esprit.
Nous allons prendre conscience que nos pensées ne nous définissent pas et la méditation va nous permettre d’établir une relation différente avec l’expérience de vie.
Pourquoi au-delà de la pleine conscience, il me semble indispensable d’aller au-delà en intégrant la notion de compassion ?
Le mot « compassion » vient du mot latin compati qui signifie souffrir avec. Dit comme cela je ne suis pas sûre que l’on ait très envie de faire une méditation compassionnée…
Cependant si nous prenons une autre définition selon Paul Gilbert, elle consiste à développer une sensibilité à sa propre souffrance et à celle des autres avec un engagement profond à essayer de la soulager et de la prévenir. Il explique aussi que la compassion c’est le courage de descendre dans la réalité de l’expérience humaine.
C’est pourquoi le mot compassion associé à la pleine conscience me semble indispensable. C’est ainsi qu’elle est enseignée notamment au DU de méditation de la faculté de médecine de Lyon par le psychiatre Pascal Delamillieure et la psychologue Stéphanie Katis. Elle me semble particulièrement indispensable parce qu’elle y associe la notion de mise en mouvement, de courage, pour faire face à nos émotions ou à notre souffrance et notre capacité à nous engager à la soulager.
Les travaux de Kuyken et col. (Strauss 2016), définissent la compassion pour soi et pour les autres comme un processus cognitif affectif et comportemental qui rassemble les 5 éléments suivants :
- Reconnaître la souffrance
- Comprendre le caractère universel de la souffrance dans l’expérience humaine
- Ressentir de l’empathie pour la personne qui souffre et se connecter avec sa détresse (la nôtre ou celle d’autrui)
- Tolérer les sentiments inconfortables qui peuvent apparaître en réponse à la personne qui souffre en demeurant ouvert et en acceptant la souffrance de cette personne ou de nous -même
- Avoir la motivation d’agir et de s’engager pour alléger cette souffrance.
La compassion se distingue ainsi de l’amour bienveillant ou de l’empathie car elle peut être vue comme une motivation. C’est ainsi que la méditation au-delà de l’expérience de l’instant présent et de notre capacité à prendre la direction de nos pensées peut nous aider dans notre expérience de vie quotidienne pour nous-mêmes tout d’abord mais également pour les autres.
Quels sont les effets documentés de la méditation en pleine conscience et compassion ?
Impact sur le bien-être (Nataraja S. The Blissful Brain, 2008) :
- Augmente la curiosité et la réceptivité aux nouvelles expériences
- Améliore la stabilité émotionnelle
- Cultive une attitude d’observation
- Réduit les émotions négatives et l’inquiétude
- Cultive une attitude positive envers le stress perçu
- Facilite l’attention soutenue
- Diminue les références à soi
- Améliore l’intelligence émotionnelle
- Augmente l’ouverture aux autres
- …
La méditation a également un impact documenté sur la prévention en santé avec des effets sur certains marqueurs biologiques (cortisol, sérotonine mélatonine…), sur la modulation des gènes impliqués notamment dans l’inflammation et le vieillissement biologique (télomérases…), et plus largement sur l’anxiété, la dépression, l’addiction et certains troubles psychiatriques en œuvrant à la régulation émotionnelle.
Attention, il y a des contre-indications à la méditation (troubles anxieux généralisés, trouble panique, stress post-traumatique sévère, premier épisode dépressif isolé, dysthymie, troubles bipolaires…) Si vous avez des troubles psychiques, il est important d’échanger avec votre professionnel de santé avant d’entamer une démarche de méditation. Il existe des centres offrant des méditations adaptées et encadrées par des professionnels habilités à ces troubles.
Pour aller plus loin consultez mon site :
Efficacité Méditation | Auréame (Kinésiologie et Santé Intégrative) (aureame.com)